mercredi, janvier 26, 2011

A propos des dernières mesures gouvernementales

Il est intéressant de constater que le gouvernement de transition a vite pris des mesures d'urgence pour essayer de calmer les manifestants.
Mais les manifestations et revendications citoyennes sont / deviennent assez floues car plusieurs voix et demandes s'entremêlent:
- il y a, à mon avis, d'abord une demande de formation d'un nouveau gouvernement sans les caciques du pouvoir: il ne suffit pas qu'ils aient démissioné du RCD, mais il y a une demande qu'ils démissionnent du gouvernement. Même si ce ne sont que des technocrates, la justice devra clarifier cela plus tard, leur maintient au povoir cautionne la continuité d'une gouvernance rejetée car estimée complice de la dictature.
- Une autre demande, est la dissolution du RCD: ce parti omniprésent ayant profité des ressources de l'Etat, n'a ou n'avait plus aucun projet politique. Il s'est réduit à un système clientéliste anti-démocratique n'assurant plus que le statut-quo des personnes en place.
- Par ailleurs, les revendications sociales deviennent de plus en plus visibles et fortes: demande d'emploi des diplômés chômeurs, demandes pour les régularisations des situations d'emplois précaires (contrats temporaires, sécurité sociale), revendications sectorielles (protection des commercants par rapport aux imporations chinoises par ex.) , revendications des corps de police et des gardiens de prisons (avec une volonté de montrer sa désolidarisation par rapport aux crimes de l'époque Ben Ali) ou un peu de comédie et de victimisation à mon avis s'emmêlent.
- D'autres revendications sont aussi pressantes: remise en cause de la position de certains responsables (directeurs, gouverneurs, chefs de police), et de proches de personnalités ayant profité de passe-droit pour s'enrichir.

Tout ceci est assez problématique pour le gouvernement actuel dans la mesure où il y aura certainement des déceptions, car les problèmes sont le fruit d'une longue politique qui se basait plus sur l'occultation des problèmes que sur leur réelle prise en charge. On ne pourra certainement pas résoudre immédiatement tout et répondre aux immenses attentes de la population.

Les mesures prises dans l'urgence: allocation chômage, aides régionales, compensations aux victimes. Peuvent alléger temporairement les critiques, mais à mon avis m'inquiètent: à-t'on les ressources pour supporter de telles charges dans le contexte actuel ? Ne vont-elles pas mobiliser des ressources qui pourraient aider à mettre en place de réèlles politiques de développement sur le plus long terme ?

Il est temps que les partis politiques, les analystes économiques, les journalistes aident le gouvernement à sortir de l'impasse: la restauration de la confiance est une étape préalable.
Ceci peut passer par des débats télévisés avec les politiques afin qu'ils clarifient, ajustent leurs décisions par exemple.

Le gouvernement doit quitte que quitte, afin de ne pas agraver la situation déjà délicate, restaurer la confiance. Il ne s'agit pas de trouver des solutions à tout ces problèmes immédiatement, ceci est impossible, mais déjà minimiser l'impact de la révolution sur l'économie et sauver la saison touristique entre autre sont atteignables.

Il est clair que beaucoup de tunisiens ne sont pas des innocents de l'ère Ben Ali, ce sera long et difficile d'épurer toutes les administrations, offices, entreprises publiques et agences gouvernementales ayant magouillé avec l'ancien régime. Il y aura des décus, car les attentes sont énormes. Mais déclencher tout ce mécanisme qui devra en même temps préparer à épurer l'administration, préparer à un vie politique saine, une vie économique saine doit d'abord et avant tout passer par la confiance.

A mon avis, afin de restaurer la confiance le gouvernement doit mettre dans personne de confiance dans les postes à responsabilité. Dissoudre le RCD, ou demander à la justice à le faire
et communiquer et débattre afin de clarifier sa stratégie.

Il ne sera pas possible de trouver des emplois immédiatement à tout les diplômés chômeurs, mais certaines pistes économiques peuvent être entrevues (sans que cela se fasse de manière brouillonne dans l'urgence, mais près discussions et débats):
une banque de micro-crédits (ex. Grameen Bank ), des aides financières (USA, France). Des campagnes de tourisme solidaire pour soutenir le secteur (via les réseaux sociaux).
Ceci évidemment après avoir instauré le climat de confiance demandé et montré sa volonté de réellement vouloir changer les choses.

Il faudrait absolument que les médias nationaux sortent de leur style sensationaliste à l'italienne et deviennent responsables en ajoutant une plus valueà la situation actuelle. L'UGTT ainsi que tout les acteurs sociaux doivent être associés aux débats, y apporter des idées réalistes et surtout constructives.
Il est temps de proposer des pistes pour ne pas rester dans une situation de blocage qui ne ferait
qu'augmenter la colère et les ressentiments (refoulés pendant 23 ans).

Le chemin ne sera certainement pas facile, mais chacun doit y mettre du sien.

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jeudi, janvier 20, 2011

Pourquoi le gouvernement ne dissout pas le RCD ?

A quoi joue le pouvoir ?

La Tunisie est un pays pauvre, plus la crise continue et moins l'économie tardera à reprendre un cours normal des choses, surtout le tourisme pour la saison 2011 qui risque d'être catastrophique si un signe de confiance fort n'est pas donné et tout de suite, aussi bien au peuple tunisien qu'au monde qui nous observe.

La démocratie ne se construit pas en 3 jours, mais toute décision nécessaire et non prise avec fermeté et diligence ne fera que prolonger le mécontentement et donc nécessairement l'instabilité économique et donc sociale.

Je viens d'avoir des échos que certains responsables RCD étaient en train de détruire des documents afin de ne pas pouvoir être poursuivis par la justice, ceci est très grave et mine encore plus le peu de confiance et de crédibilité que les gens ont dans le nouveau gouvernement!

Ce n'est qu'une question de temps pour que tout les magouilleurs soient porsuivis par la justice, et le pire, c'est que nos actuels ministres risquent une colère populaire encore plus grande pour complicité ! Il est temps de mettre sous scellé tout les locaux/documents du RCD et de dissoudre
immédiatement cette organisation mafieuse. Il est temps de nommer un ministre de la justice intègre et de lancer des plaintes et arrestations contre les actuels responsables corrompus.

Le RCD doit être puni non seulement pour l'exemple pour crimes contre l'état et la nation, mais parcequ'il déséquilibre le paysage politique. Ceux du RCD qui ont les mains propres et voudraient servir leur pays, n'ont qu'à former des partis politiques: socialistes, libéraux, verts etc.. le champs est libre désormais. Mais de grâce arrêtez la racaille avant qu'il ne soit trop tard!

Alors messieurs les ministres RCD: prenez vos responsabilités si vous ne voulez pas plus de casse de la part des jeunes!

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mardi, janvier 18, 2011

Construire la Démocratie (2)

Personnellement,
je serais pour un équivalent du premier amendement de la constitution américaine à savoir "Il interdit au Congrès des États-Unis d'adopter des lois limitant la liberté de religion et d'expression, la liberté de la presse ou le droit à s'« assembler pacifiquement »" entre autres (voir ici )

Par ailleurs, une cour suprême pourrait légiférer sur la légitimité de lois qui pourraient êtres abusives émises par l'éxecutif.

A mon avis, il est impératif de se débarrasser de tout ce qui pourrait être hégémonique, et pourrait donc mettre en péril l'équilibre des pouvoirs législatif, executif et judiciaire:
- Un président fort: ce système hérité des français est très vulnérable,
- Un parti fort: pareillement, au mieux il faut dissoudre le RCD, au pire le diviser en deux parties antagonistes (démocrates/républicains, progressistes/conservateurs et à la limite intégrer Ennahda parmi les conservateurs)

- Supprimer les postes de gouverneur (au sens tunisien): directement nommés par le président, ils n'ont aucune légitimité populaire: ils pourraient très bien être élus.

- Favoriser les coalitions: si Ennahda est fort, il ne devrait en aucun cas diriger seul, il devra soit s'allier avec d'autres partis, soit avoir une coalition de partis contre (ex. cordon sanitaire en Belgique face aux partis extrêmistes)

J'ai en tête d'autres idées, comme remplacer le ministère de l'Intérieur par la place Mohammed Bouazizi avec une statue en son honneur avec le droit à tous à y manifester en toute liberté: ce serait un symbole fort.
Par ailleurs: un rajeunissement du paysage politique permettrait d'injecter un sang neuf à un système sclérosé: pourquoi ne pas demander l'aide de l'Europe vu que la majorité de nos échanges se font avec elle.

Des pays à longue tradition démocratique pourraient nous donner un coup de pouce: aussi bien pour construire un paysage médiatique que pour "former" nos jeunes à la politique et à la responsabilité

Ce n'est que le début mes amis...

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lundi, janvier 17, 2011

Construire la Démocratie

Compatriotes je vous aime !! Je suis parmi les plus heureux de la terre en voyant le triomphe du peuple de la liberté face à l'une des plus horribles dictatures. Une page de l'Histoire est en train de s'écrire.
Oui nous sommes enfin libres! Libres de Ben Ali et de sa famille de corrompus, libres et ivres après tant d'annéesde souffrance, nous voyons le bout du tunnel!Ne nous leurrons pas: tout reste à construire car le champs de ruines qu'a laissé le dictateur est immense!Alors pour commencer voici quelques réflexions qui j'espère mènneront à un débat constructif.
Nous devons d'abord en finir avec le système présidentiel fort, système hérité des français qui a montré par deux fois ses faiblesses: un président omniprésent et omnipuissant qui, s'il le veut, étouffe tout le reste et modifie la constitutionà sa guise.
Ce qu'il nous faudrait c'est un système parlementaire à l'allemande/à l'israelienne ou à l'anglaise avec un premier ministre fortavec une limitation de la durée de gouvernance.Une cour suprême indépendante (comme aux US), des gens intègres comme le juge Mokhtar Yahiaoui pourraient très bien la gérer.Une presse libre: plus aucune autorisation pour la presse, la radio ou la TV. Supprimer le ministère de l'information: rendre la télé tunisienne totalement indépendante (comme la BBC).
Reste deux problèmes: le RCD et Ennahda.Je pense que pour le RCD il faut en faire une punition exemplaire: dissolution totale du parti et interdiction à ses membres d'exercer des responsabilités politiques pour 5 ou 10 ans pour ceux qui ne sont pas impliqués dans les magouilles car ils pouvaient très bien démissioner au lieu d'être des complices passifs.
Pour Ennahda, il faudrait renforcer l'interdiction de partis sur base religieuse : donc pas de titre "islamique" dans le nomde parti car le gouvernement doit garantir les droits de tous.Il ne faudrait pas interdire à Ennahda d'exercer des droits politiques car c'est pour la liberté et la démocratie qu'on se bat: on doit donner la chance à tout le monde.Avoir un système de gouvernance proportionnel permet de garantir un hold up du pouvoir: il devra de fait s'allier à d'autres partis pour gouverner s'il devient trop fort ou se trouver dans l'opposition.
Avoir deux chambres avec des élections alternées (comme aux US) permet d'équilibrer les instruments de pouvoir
....to be continued

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