lundi, mars 07, 2011

Comment améliorer les médias tunisiens ?

En lisant le journal La Presse hier, je n'ai pas décelé un changement de style si radical: deux pages supplémentaires de tribunes ouvertes ou chacun pouvait s'exprimer, beaucoup de dépêches de la TAP, toujours l'usage du P majuscule pour Président (je n'ai vu ça qu'en Tunisie), pas d'analyse de fond mais plutôt plus des critiques sans donner de solutions.

Je comprend parfaitement qu'il est difficile de changer de style de fond et de forme après 23 ans de dictature, mais quand je lis les articles sélectionnés dans le Courrier International, même si cela n'est pas la référence, je ne pense pas trouver de sitôt des articles de La Presse dans le Courrier.

Il manque des qualités analytiques, qui je ne sais pas si elles sont liées aux qualifications journalistiques mais je n'éprouve pas vraiment de plaisir à lire ce journal: c'est toujours mieux qu'avant car ce journal m'inspirait le dégoût avant le 14 janvier.

De même qu'à la TV Nationale, l'élimination des meilleurs éléments n'a laissé que des journalistes, présentateurs pas les meilleurs de la classe. Bref il faut stimuler tout cela pour le bénéfice de tous:
- D'abord changer de format, de style, chambouler la hierarchie, engager des éléments brillants (comme Samy Ghorbal par ex.)
- Introduire des médias étrangers de qualité: la radio BBC arabe, créer une Al Jazeera locale ou des programmes locaux, un monde diplomatique version arabe et tunisienne (qui a existé), arte TV version arabe
- Encourager les jeunes à protester en écrivant dans de nouveaux journaux qu'ils auront créé, de nouvelles stations radio, TV, des livres... tout ceci pour canaliser et organiser les revendications
- Encourager les libanais et français (les meilleurs en richesse culturelle arabe/français) à venir travailler en Tunisie en toute liberté.

Il nous faut tirer tout cela vers le haut, la qualité et ceci est la tâche du service public (et de conscience citoyenne). Ne vous attendez pas à ce que Hannibal ou Nessma fassent cela: ces médias sont là pour faire du fric et c'est tout à fait prévisible.

Des médias de qualité, équilibrés et qui améliorent nos journalistes par l'exemple est le meilleur garant d'une révolution (intellectuelle) réussie. Ceci impactera aussi bien les esprits tunisiens en les formant mais aussi nos voisins immédiats comme l'Algérie et la Libye.

Comme partout, c'est en fréquentant les meilleurs qu'on s'améliore!

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