Si les jeunes chômeurs aujourd'hui, diplômés ou pas, pensent que ce sera l'Etat tunisien qui leur fournira du boulot pour les sortir du chômage, alors ils se trompent énormément.
Pour résorber les 700 000 chômeurs, et quelquesoit le ou les partis au pouvoir, la diminution du chômage ne pourra se faire qu'au travers les PME-PMI (petites et moyennes entreprises) et à un changement radical des mentalités.
Le secteur public n'a pas la capacité d'absorber autant de fonctionnaires, étant déjà saturé, et si l'on veut éviter l'exemple de l'Egypte: une armée de fonctionnaires tous mal payés, entraînant double-emplois et corruption dans l'administration, il est impératif de regarder du côté de l'initiative privée.
Seul le tissu privé de petites et moyennes entreprises, boostées par des investissements privés (nationaux ou étrangers), via des banques de développement ou des investisseurs financiers pourra fournir du travail.
Pour cela, la politique locale, régionale et nationale devra éliminer tous les obstacles, administratifs entre autres, et encourager toutes les initiatives, en s'interfaçant avec les acteurs, afin de faire réussir toutes initiatives aussi modestes soient-elles !
Un petit exemple d'initiative tout bête: au niveau municipal, des authorisations de concession de plages peuvent être louées à des jeunes suivant un cahier de charges bien précis.
Par exemple le groupe de jeunes chômeurs pourrait gèrer une parcelle de plage en s'occupant de
la propreté de la plage, du parking, de fournir des services (toilettes, nourriture, boissons, crème solaire, journaux, cartes gsm, parasols), fassent des animations (pour enfants, sports de plage).
On pourrait imaginer des concessions plus 'familiales' et d'autres plus pour les 20-30 ans.
Le but est d'apprendre à ces jeunes à 'créer' et 'gérer' leur propre entreprise: ils devront gérer les tarifs, être attractifs par rapport à des concurrents, trouver des sponsors, payer des taxes, faire de la pub.
La municipalité pourra contrôler si le cahier des charges est respecté (hygiène, qualité de la nourriture). Non seulement cela fournira du travail, mais fera en sorte que les jeunes se prennent en main et à encourager les initiatives!
Et ce qui est valable pour la plage le reste pour de belles oasis (telles que Gabès, Nefta, Douz): pourquoi pas des visites guidées, des pique-nique, des piscines en plein oasis.
Le e-commerce.
En Europe (et aux Etats-Unis), beaucoup de jeunes créent leur entreprise de coursier de livraison. Ainsi, on peut acheter sur internet et s'adresser à ces petites entreprises pour acheminer les achats. Ceci est valable pour n'importe quel type d'achat: habits, gadgets, meubles, ...
Même au niveau des supermarchés cela reste intéressant car c'est une façon d'augmenter les ventes. En faisant des accord avec ses petites entreprises, le client est satisfait car il n'a pas besoin de se déplacer, il peut commander de son bureau, le supermarché sera satisfait car cela réduit l'encombrement et permet de vendre, et aussi à l'entreprise de courses.
Et ce qui est valable pour les courses en supermarché, reste valable pour le repas du midi: l'employé à Charguia pourra commander sur internet le sandwich qu'il veut sans devoir à sortir en plein cagnard (cela est aussi positif pour les entreprises). L'investissement de départ pour ces entreprises n'est pas énorme (une cuisine, une estafette, un site web).
Beaucoup d'idées restent encore à développer et d'initiatives à encourager: tel devrait être notre but commun (indépendemment des partis politiques) si réellement l'on veut fournir du travail.
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