lundi, juillet 20, 2009

La justice tunisienne entre dans l'histoire

Comdamner une personne pour avoir forwardé un email en l'accusant de diffamation et de trouble à l'ordre public telle est la dernière "performance" de notre justice tunisienne.

Dans un paysage médiatico-culturel dévasté par la censure, l'auto-censure et le niveau ras-les-paquerettes de nos journalistes et les chaines de divertissement actuels, les autorités font semblant de s'"étonner" que la rumeur se propage à la vitesse de la lumière.

Dans n'importe quel pays civilisé, un porte-parole du ministère de l'intérieur aurait tenu une conférence de presse pour apporter un démentit et répondre aux questions des journalistes et des parents inquiets quant à la véracité de la rumeur du rapt d'enfants : cela aurait couté 1 ou 2h de réunion; mais notre pays dans son éternel sous-développement préfère mobiliser des juges, des avocats, un procureur, des informaticiens et des gardiens de prison pour une histoire qui n'en est pas une.

Non seulement cela coûte extrêment cher mais cela attire l'attention sur notre éternel sens du pragmatisme et de la bonne gestion de nos deniers publics (c'est de l'ironie :-).
Après on s'étonne du gaspillage des maigres ressources pour un pays pauvre comme la Tunisie. Tous ces gens là n'ont pas autre chose de mieux à foutre de plus bénéfique pour le pays ??

En réalité il s'agissait de punir une militante (passive) des droits de l'homme, même si personnellement je n'avais jamais entendu parler de cette dame. Mais le plus pathétique, c'est que cela prouve que notre justice est instumentalisée, et manipulable à volonté, la preuve: aucune comdamnation pour diffamation contre le "journaliste" d'Assabah, contre ceux qui sont derrière "Belmakchouf", contre Mouldi M'Barek pour ses mensonges quotidiens dans La Presse.

Et lorsque un honorable juge ose lever la tête comme M. Yahiaoui, on le fout dehors en deux temps trois mouvements.
Après avoir détruit le métier de journaliste, après avoir détruit le pouvoir législatif, que reste-t-il concrètement à ce pays pour l'appeler encore "république" ?

Non seulement les bailleurs de fonds étrangers savent très bien ce qui se passe au pays du jasmin, mais plus ces histoires se multiplient, moins les fonds d'aides vont s'assécher (car les contributeurs européens demandent des contre-parties aux aides données à la Tunisie) et plus la contestation sociale risque de s'accentuer (comme à G.a.f.s.a).

Le Pouvoir se tire ainsi une balle dans le pied en détruisant ses propres institutions. De toute les façons il n'a pas trop le choix: ou bien il fait profil bas et reçoit ces aides, ou bien il accentue sa répression et risque une diminution des aides et comme conséquence la transformation du miracle économique en mirage économique.

Il est dans son propre intérêt de maintenir des institutions saines et de tolérer les critiques (aussi bien des journalistes que des militants en général):
devancer les attentes de la société et avoir la paix sociale créera un soutien réel et non pas un soutien passif, clientéliste et opportuniste comme c'est le cas
actuellement.

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3 commentaires:

À 7/20/2009 11:13:00 AM , Anonymous Anonyme a dit...

Je connais personnellement cette dame. Il s'agit d'une dame trés intelligente. Je ne peux croire à cette histoire. Il fallait un bouc émissaire...
Pauvre Tunisie

 
À 7/20/2009 02:21:00 PM , Blogger maxulaprates a dit...

c'est triste pour elle, mais je crois savoir que ce qui est passé est le suivant :

une rumeur s'était bien répandu parmi la population tuunisoise comme quoi il y aurait un traffic organisé d'organes d'enfants ..

le gouvernement a du rassurer tout le monde par le biais du ministre en charge .. et il a clairment mis en garde contre toute relance de ces rumeurs, choses non respectée par la dame en question, car en transmettant ce mail à ses contacts elle a relancé les rumeurs ..

présentées ainsi, le choses paraissent "logiques" non ?

 
À 7/20/2009 09:45:00 PM , Blogger أنيس a dit...

Logiques ?? non pas vraiment:

2 poids 2 mesures pour des affaires encore plus graves.

Non seulement elle n'est pas à l'origine de la rumeur, mais elle aurait pu écoper d'une simple amende s'il s'était avéré qu'elle voulait vraiment nuire à l'ordre public (chose qui me parait invraisemblable car elle a relayé la -fausse- informmation en bonne foi)

 

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