vendredi, juillet 24, 2009

Comment l'Etat tunisien peut faire des économies

(inspiré par The Economist de cette semaine)
La consommation intérieure tunisienne en produits pétroliers ne cesse de croître accompagnant la croissance et le développement naturels de l'économie. Cette évolution coincide avec une évolution des prix des produits pétroliers qui, malheureusement, s'il elle n'est pas correctement gérée risque d'handicaper cette croissance.

Actuellement nous vivons une période de stabilisation passagère des prix après la phase de flambée de la période 2007-2008. Si cette première flambée des prix a été quelque peu inattendue, la répercussion des prix à la pompe a bien été nécessaire pour soulager une caisse de compensation qui sinon s'écroulerait sous le prix insoutenable des importations de produits pétroliers.

Or cette marge de maneuvre de l'Etat a clairement ses limites: en augmentant trop les prix à la pompe, le risque est de pénaliser l'activité économique (qui se base entre autre sur le transport). Par ailleurs, une future ré-augmentation des prix est même attendue.
Une alternative intéressante pour notre économie et qui reste a mon avis sous exploitée, est l'utilisation du gaz gpl au niveau des moyens de transport. L'Etat a bien compris l'utilité d'utiliser le gaz à la place du fioul pour ses centrales electriques vu les économies substantielles réalisées par cette
source d'énergie.

Il serait clairement plus intéressant pour les consommateurs, les transporteurs et l'Etat sûrement d'utiliser le gpl à la place du pétrole/diesel dans le transport: en plus des économies financières substantielles (l'équivalent d'un baril de pétrole coute 20$), le gpl est nettement moins poluant et les techniques en mécanique ont évolué éliminant tout risque d'explosion.

Une première approche serait de commencer par convertir les bus de transport urbain au gpl (les prix de conversion varient entre 1000 à 2000€) et les taxis
par des incitations fiscales par exemple (remboursement d'une partie des taxes de douane si passage au gpl, fabrication locale de voitures/bus au gpl etc...).Une liste de mécaniciens agréés pourrait être diffusée par un site web pour assurer un travail professionnel et éviter les risques de "bricolage"

D'après les analystes, les prix du pétrole vont repartir à la hausse dans un avenir proche, peut-être dès la fin de la crise (vers 2010-2011), nous ne pouvons pas dans notre contexte nous permettre de ne pas être pro-actifs même si la marge de manoeuvre n'est pas énorme sur le court terme.
Quant au problème d'acheminement, des concessions portuaires pourraient être envisagées (à l'instar de l'aéroport d'Enfidha) et qui seraient gérées directement
par les exportateurs de gpl (Qatargas fait cela en Ecosse par ex.).

D'autres pistes existent sur le moyen-long terme: tel que l'amelioration du transport urbain, le développement du transport electrique et des sources alternatives, l'utilisation d'architectures thermiquement adaptées etc...

Il serait peut être utile sinon urgent d'établir un plan stratégique national avec la collaboration des universités et des centres de recherche pour se préparer aux défis energétiques présents et à venir; mais parallèlement aussi exploiter ce secteur (celui des economies des energies, de l'écologie) pour encourager à la création d'entreprises captant les investissements d'un domaine en plein essor.

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